“De là nous nous étions silencieusement dirigés vers le nord, la rue Saint-Georges, contournant le quartier orthodoxe de Mea Shearim, pénétrant dans un univers de cyprès, d'enceintes, de grilles, de corniches, de murs de pierre, le monde de l'autre Jérusalem que je connaissais à peine, éthiopienne, arabe, pèlerine, ottomane, missionnaire, allemande, grecque, intrigante, arménienne, américaine, monastique, italienne, russe, avec ses pinèdes touffues, inquiétante mais attirante avec ses cloches et ses enchantements ailés, défendus à cause de leur altérité, une ville voilée, dissimulant de dangereux secrets, regorgeant de croix, de tours, de mosquées, de mystères, altière et silencieuse, aux rues hantées par les sombres silhouettes des prêtres de religions étrangères dans leurs robes et leurs soutanes noires, ecclésiastiques, religieuses, cadis, muezzins, notables, fidèles, pèlerins, femmes voilées et moines encapuchonnés.”

—  Amos Oz

Une histoire d'amour et de ténèbres , 2002

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“À peine arrivé à l’endroit où avait été Carthage, le saint roi, comme l’appelait déjà la renommée, mourut de la peste en répétant le nom de Jérusalem, que personne n’entreprendrait plus de délivrer après lui.”

Jacques Bainville (1879–1936) critique littéraire, publiciste, journaliste, chroniqueur de politique étrangère, historien et académicien …

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“Je sens en moi une céleste lassitude. — Lointain et harassant fut mon pèlerinage au saint-tombeau, et pesante, la croix.”

Mais l’onde de cristal, — les sens vulgaires ne la perçoivent pas, — l’onde qui prend sa source au cœur du tertre ténébreux, celui qui l’a goûtée, — celui qui l’a gravi, ce haut lieu au pied duquel vient se briser le flot temporel, celui qui, se dressant sur ces sommets aux frontières du monde, a plongé ses regards dans la patrie nouvelle, dans le domaine de la Nuit, — en vérité, celui-là ne redescend plus aux tumultes du monde, dans la patrie où la lumière habite, en sa perpétuelle agitation.
Là-haut il les dresse, ses tentes, tabernacles de paix, là il porte sa nostalgie et son amour, le regard plongé au-delà, jusqu’à cette heure entre toutes bénie qu’il sera emporté là-bas, dans les eaux de la source ; […]
Hymnes à la Nuit, 1800

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