“Et je ne regrette pas d'avoir proposé ailleurs, comme une des définitions possibles de la culture, "la claire conscience de la préciosité du temps". L'homme cultivé n'a jamais trop de temps, il n'en a même jamais assez pour tout ce qu'il y a lire, à voir, à entendre, à connaître, à apprendre, à comprendre et à aimer. L'intelligible, par son énormité, est incommensurable à son intelligence. L'existant, par son immensité, est sans rapport de proportions avec sa soif de connaissance et les possibilités de sa mémoire. L'aimable, par son infinitude, outrepasse de toute part son amour. À tout moment il doit faire des choix, c'est-à-dire renoncer à des chemins, à des livres, à des études et à des distractions. Et ce qu'il est, autant que par ce qu'il lit, par ce qu'il entend et par ce qu'il étudie, il l'est par ce qu'il ne lit pas, ce qu'il ne fréquente pas, ce à quoi il refuse de perdre son temps, ce temps que la culture rend précieux.”
La grande déculturation, 2009
Thèmes
intelligence , connaissance , étude , mémoire , rapports , temps , amour , hommes , livres , chemin , homme , partie , livre , rapport , possibilité , choix , culture , lit , proposition , part , définition , proportion , conscience , soif , distraction , lire , ailleurs , regret , rendement , possible , cultivateur , faire , renoncement , dire , voirie , tout , moment , avoir , fréquentationRenaud Camus 9
écrivain français 1946Citations similaires

Blue Eyes, Black Hair

“Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilatent le temps de vivre.”
Comme un roman, 1992
Variante: Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre
Manuel de survie en territoire zéro. Le Théâtre des opérations 1, 1999

“Il n'y a guère d'homme assez habile pour connaître tout le mal qu'il fait.”