“Les innombrables apparences du Feu volatil et versicolore se répandaient dans le firmament, rampaient sur l’eau, s’enroulaient aux vergues des navires, enguirlandaient les coupoles et les tours, ornaient les frises, enveloppaient les statues, gemmaient les chapiteaux, enrichissaient toutes les lignes, transfiguraient tous les aspects des architectures sacrées et profanes autour du profond miroir qui multipliait les merveilles. Étonnés, les yeux ne distinguaient plus ni le contour ni la qualité des éléments, mais ils étaient charmés par une vision mobile où toutes les formes vivaient d’une vie lucide et fluide, suspendues dans un éther vibrant; de sorte que, sur l’eau, les sveltes proues recourbées et, dans le ciel, les colombes d’or par myriades semblaient rivaliser de légèreté en leur vol pareil et atteindre le faîte d’édifices immatériels.”

—  Gabriele d'Annunzio , livre Le Feu

Romans, Le Feu, 1900

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire
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Gabriele d'Annunzio 29
écrivain, poète, journaliste et dramaturge italien 1863–1938

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“L’apparence est le tout du réel et du vrai – ce pourquoi il n’y a ni Réalité absolue, ni Vérité éternelle, ni Totalité sensée ou structurée. Pyrrhon”

André Comte-Sponville (1952) philosophe français

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“La statue de héros qu'on a créée autour de mon père, presque malgré lui […], c'est une statue de surhomme, c'est un miroir du surhomme nazi, fasciste, […] cette France post-Vichy, pétainiste, a voulu créer une chose énorme qui pouvait restaurer l'égo français.”

Félicité Herzog (1968) écrivaine française

La citation complète est : « Je pense très profondément que nous sommes dans un pays qui est malade de sa mémoire […] et qui ne parvient pas à revenir sur la scène, la scène initiale qui est celle d'une France qui n'a pas pu s'opposer, et je dis ça parce que le héros, la statue de héros qu'on a créée autour de mon père, presque malgré lui parce qu'il est presque une victime, c'est une statue de surhomme, c'est un miroir du surhomme nazi, fasciste, on a voulu créer, cette France post-Vichy, pétainiste, a voulu créer une chose énorme qui pouvait restaurer l'égo français. Et ce que je dis c'est qu'aujourd'hui, soixante-deux ans après, on vit toujours avec cette lecture de 1950 et je pense que cette imposture, cette manière de s'arranger avec l'histoire, a fracassé mon frère, littéralement fracassé, qui devait être l'héritier de cette chose énorme et monstrueuse qui sonnait faux, enfant ça sonnait faux sans arrêt. »

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