“Me dépêchant et me répétant, je ne cessais de balbutier des mots sur des détails, sur une maison qui avait brûlé, où jadis le lustre du soleil sur les lames du parquet se reflétait dans un miroir incliné, je balbutiais des mots à propos de vieux livres et de vieux tilleuls, de bibelots, de mes premiers poèmes dans un cahier d'écolier bleu cobalt, d'un rocher gris recouvert de framboisiers sauvages au milieu d'un champ parsemé de scabieuses et de marguerites, mais je ne pouvais absolument pas dire l'essentiel, je m'embrouillais, je restais sans voix, et je reprenais au début, et dans un bafouillage impuissant je recommençais à parler des pièces de la gentilhommière fraîche et sonore, des tilleuls, de mon premier amour, des bourdons qui dorment sur les scabieuses…”

—  Vladimir Nabokov , livre Le Mot

Le Mot, 1923

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“Ce furent les premiers mots que j'eus sur les lèvres, un matin : lève-toi, mon vieux, lève-toi et charme.”

Clément Bénech (1991) écrivain et journaliste français

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“Écrire un poème, c'est se tirer une balle dans les mots.”

Alain Jouffroy (1928–2015) écrivain français

Aube à l'antipode, 1966

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“Ce n’était qu’un début. Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes.”

Heinrich Heine (1797–1856) poète, journaliste, essayiste et satiriste allemand

Das war ein Vorspiel nur, dort wo man Bücher
Verbrennt, verbrennt man auch am Ende Menschen.
de
Almansor, 1823

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