“Tout se passe dans notre état de civilisation industrielle comme si, ayant inventé quelque substance, on inventait d'après ses propriétés une maladie qu'elle guérisse, une soif qu'elle puisse apaiser, une douleur qu'elle abolisse. On nous inocule donc, pour des fins d'enrichissement, des goûts et des désirs qui n'ont pas de racines dans notre vie physiologique profonde, mais qui résultent d'excitations psychiques ou sensorielles délibérément infligées. L'homme moderne s'enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d'excitants… Abus de fréquence dans les impressions; abus de la diversité; abus de merveilles; abus de ces prodigieux moyens de déclenchement, par l'artifice desquels d'immenses effets sont mis sous les doigts des enfants. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus.”
Le Bilan de l'intelligence
Thèmes
lumière , vitesse , vie , hommes , douleur , enfants , maladies , homme , état , enfant , actuellement , fin , effet , maladie , passé , l'après-midi , abus , propriété , doigt , impression , moyenne , désir , racine , substance , goût , passe , excitation , moyen , miss , fréquence , soif , stupéfiant , déclenchement , civil , moderne , apaisement , diversité , artifice , sou , tout , inventeur , merveille , enrichissement , industriel , physiologiePaul Valéry 97
écrivain, poète et philosophe français 1871–1945Citations similaires

“Il y a rien qui guérisse sans douleur.”
Seul le diable le savait, 1990

Discours à la Convention nationale sur les subsistances le [2, décembre, 1792]
Discours, Discours à la Convention nationale sur les subsistances, [2, décembre, 1792]

texte de 1906 (traduction de 1914)