“Je sens en moi une céleste lassitude. — Lointain et harassant fut mon pèlerinage au saint-tombeau, et pesante, la croix.”
Mais l’onde de cristal, — les sens vulgaires ne la perçoivent pas, — l’onde qui prend sa source au cœur du tertre ténébreux, celui qui l’a goûtée, — celui qui l’a gravi, ce haut lieu au pied duquel vient se briser le flot temporel, celui qui, se dressant sur ces sommets aux frontières du monde, a plongé ses regards dans la patrie nouvelle, dans le domaine de la Nuit, — en vérité, celui-là ne redescend plus aux tumultes du monde, dans la patrie où la lumière habite, en sa perpétuelle agitation.
Là-haut il les dresse, ses tentes, tabernacles de paix, là il porte sa nostalgie et son amour, le regard plongé au-delà, jusqu’à cette heure entre toutes bénie qu’il sera emporté là-bas, dans les eaux de la source ; […]
Hymnes à la Nuit, 1800
Citations similaires

“Je ne crois pas en Dieu, mais j'ai le sens de l'infini.”
Deuil pour deuil, 1924

Une histoire d'amour et de ténèbres , 2002

Lettre de Ernst Jünger à Banine
Orages d'acier, 1920, Correspondance

“Chaque livre est comme le pèlerinage ou la vie d’un homme : sa récompense est à la fin.”
Adieu, mon unique, 2000