“C’est une erreur commune — et caractéristique pour la mentalité «positive» ou «existentialiste» de notre époque — que de croire que la constatation d’un fait dépend de la connaissance des causes ou des remèdes, suivant les cas, comme si l’homme n’avait pas le droit de voir ce qu’il ne peut ni expliquer ni modifier; on appelle «critique stérile» le signalement d’un mal et on oublie que le premier pas vers une guérison éventuelle est la constatation de la maladie. Quoi qu’il en soit, toute situation offre la possibilité, sinon d’une solution objective, du moins d’une mise en valeur subjective, d’une libération par l’esprit; qui comprend la vraie nature du machinisme, échappera par là même aux servitudes psychologiques de la machine, ce qui est déjà beaucoup. Nous disons cela sans aucun «optimisme», et sans perdre de vue que le monde actuel est un «mal nécessaire» dont la racine métaphysique est, en dernière analyse, dans l’infinité du Possible divin.”

Caste e Razze

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
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Frithjof Schuon 173
métaphysicien, théologien et philosophe suisse 1907–1998

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“La primauté de l’intention divine — donc du message — dans l’ordre des apparences, implique une conséquence fort paradoxale, mais néanmoins pertinente, à savoir l’existence d’une « double réalité » qui fait penser à la « double vérité » des scolastiques. C’est-à-dire qu'il faut distinguer, dans certains cas, entre une « réalité de fait » et une « réalité d’apparence » : que la terre soit ronde et qu’elle tourne autour du soleil, c’est un fait, mais qu’elle soit plate et que le soleil voyage d'un horizon à l’autre, n’en est pas moins, dans l’intention divine, une réalité pour nous; sans quoi l’expérience de l’homme — créature centrale et partant « omnisciente » — ne se bornerait pas, a priori et « naturellement », à ces constatations physiquement illusoires mais symboliquement pleines de sens. Encore que l’illusion physique soit relative, à un certain point de vue, car la terre, pour l’homme, est incontestablement faite de régions plates dont seulement la somme — imperceptible aux créatures terrestres — constitue une sphère; si bien qu’on devrait dire que la terre est plate et ronde à la fois. Quant au symbolisme traditionnel, il implique une portée morale, ce qui nous permet de conclure que l’homme n’a droit, en principe et a priori, qu’à une connaissance qu’il supporte, c’est-à-dire qu’il est capable d’assimiler; donc d’intégrer dans la connaissance totale et spirituelle qu’il est censé posséder en sa qualité d’homo sapiens (19)".

19. Incontestablement, la science moderne regorge de connaissances, mais la preuve est faite que l’homme ne les supporte pas, ni intellectuellement ni moralement. Ce n’est pas pour rien que les Écritures sacrées sont volontiers aussi naïves que possible, ce qui excite sans doute la moquerie des sceptiques mais n’empêche ni les simples ni les sages de dormir tranquilles.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

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“La force ne fait ni raison ni droit; mais il est peut-être impossible de s'en passer, pour faire respecter le droit et la raison…”

Louis Antoine de Saint-Just (1767–1794) homme politique français

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