“D'aucuns accusent volontiers d'"égoïsme" les contemplatifs préoccupés de leur salut, et ils prétendent qu'au lieu de se sauver soi-même, il faudrait sauver les autres; or ceci est premièrement hypocrite et deuxièmement absurde car, d'une part, il est impossible de sauver les autres, puisqu'on ne peut connaître et vouloir qu'avec sa propre connaissance et sa propre volonté; s'il est possible de contribuer au salut d'autrui, cela ne l'est qu'en vertu de notre propre salut. Aucun homme n'a jamais rendu un service à qui que ce soit en restant attaché à ses défauts par "altruisme"; celui qui méprise son propre salut ne sauve certainement personne. C'est preuve d'hypocrisie que de masquer ses passions ou son indifférence spirituelle par de bonnes oeuvres.
On ne peut définir le social qu'en fonction de la vérité, mais on ne peut définir la vérité en fonction du social.”

The Transfiguration of Man

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
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métaphysicien, théologien et philosophe suisse 1907–1998

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“N’avons-nous pas une preuve suffisante que l’homme peut être sauvé par le Christ (…) et que nous avons mis en lumière que dans l’hypothèse où le Christ n’existerait pas, il est absolument impossible de trouver un moyen de sauver l’homme?”

Anselme de Cantorbéry (1033–1109) abbé bénédictin, archevêque de Cantorbéry, saint et docteur de l'Église

Pourquoi Dieu s'est fait homme ? (Cur Deus Homo), 1098, De la nécessité du Christ pour le Salut

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“Or si jamais un rêve avait été impraticable et insensé, c’était celui-ci : sauver la machine échouée sur les Douvres. Envoyer travailler sur ces roches un navire et un équipage serait absurde; il n’y fallait pas songer. C’était la saison des coups de mer; à la première bourrasque les chaînes des ancres seraient sciées par les crêtes sous-marines des brisants, et le navire se fracasserait à l’écueil. Ce serait envoyer un deuxième naufrage au secours du premier. Dans l’espèce de trou du plateau supérieur où s’était abrité le naufragé légendaire mort de faim, il y avait à peine place pour un homme. Il faudrait donc que, pour sauver cette machine, un homme allât aux rochers Douvres, et qu’il y allât seul, seul dans cette mer, seul dans ce désert, seul à cinq lieues de la côte, seul dans cette épouvante, seul des semaines entières, seul devant le prévu et l’imprévu, sans ravitaillement dans les angoisses du dénûment, sans secours dans les incidents de la détresse, sans autre trace humaine que celle de l’ancien naufragé expiré de misère là, sans autre compagnon que ce mort. Et comment s’y prendrait-il d’ailleurs pour sauver cette machine? Il faudrait qu’il fût non seulement matelot, mais forgeron. Et à travers quelles épreuves! L’homme qui tenterait cela serait plus qu’un héros. Ce serait un fou.”

Roman, Les Travailleurs de la mer, 1866

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