Raymond Queneau: Tout

“Tonton Gabriel, dit Zazie paisiblement, tu m'as pas encore espliqué si tu étais un hormosessuel ou pas, primo, et deuzio où t'avais été pêcher toutes les belles choses en langue forestière que tu dégoisais tout à l'heure? Réponds.
– T'en as dla suite dans les idées pour une mouflette, observa Gabriel languissamment.”

Raymond Queneau livre Zazie dans le métro

Zazie in the Metro

“Toute grande oeuvre est soit une Iliade soit une Odysée, les odysées étant beaucoup plus nombreuse que les iliades: le,,,, et naturellement(où l'on reconnaît d'ailleurs l'influence directe de) sont des odysées, c'est-à-dire des récits de temps pleins. Les iliades sont au contraire des recherches du temps perdu: devant Troie, sur une île déserte ou chez les Guermantes.”

Raymond Queneau

“Et si je me mettais dans la cage, dit Turandot, et que ce soit Laverdure qui me porte?
[…]
–Alors au revoir, les gars! dit Laverdure.
–Tu causes, tu causes, dit Turandot, c’est tout ce que tu sais faire.
Et ils s’envolèrent dans la direction Bastille”

Raymond Queneau

“Les gens, continue Lalix, ils se croient des petites merveilles, tout ce qu'ils font, tout ce qu'ils sont. Ils s'attribuent une importance… Alors, s'il fallait, par-dessus, encaisser le récit de leurs rêves, on n'en finirait plus.”

Raymond Queneau livre Les Fleurs bleues

The Blue Flowers

“Snob mon cul, dit Zazie.
~
— Gentille mon cul, rétorqua Zazie.
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— Grandes personnes mon cul, répliqua Zazie.
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— Seule mon cul, dit la fillette avec la correction du langage qui lui était habituelle.
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— Politesse mon cul, dit Zazie.
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— Quelle colique que l’egzistence, reprit Madeleine (soupir).
~
— Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire.”

Raymond Queneau livre Zazie dans le métro

Zazie in the Metro

“Lalix va son chemin, un chemin qui n’en est pas un puisqu’il ne mène nulle part, on n’est pas en forêt pourtant, mais Lalix marche au hasard, c’est tout juste si le vent ne l’emporte, car il y a du vent, on est en novembre, il pleut même, et Lalix continue son chemin, sous la pluie, mais il finit par lansquiner trop fort, alors Lalix s’arrête sous un porche et sur son visage dégoulinent des gouttes d’eau de pluie ou des larmes.”

Raymond Queneau