“Celui-là fait plus pour un hydropique, qui le guérit de sa soif, que celui qui lui donne un tonneau de vin. Appliquez cela aux richesses.” Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741–1794) poète, journaliste et moraliste français Maximes et pensées vin , richesse
“Sous son pied le sable grenu avait disparu. Ses souliers foulèrent de nouveau un magma humide et grinçant, coquilles manches-de-couteau et crissants graviers, et tout ce qui vient briser sur les galets innombrables, bois criblés de vers, Armada perdue. Des sables imbibés d'eau gluante guettaient ses semelles pour les aspirer, exhalant une haleine d'égout. Il les côtoyait, marchant avec précaution. Embourbée à mi-corps dans la pâte plastique du sable, une bouteille de porter se tenait au port d'arme. Sentinelle : île de la soif terrible. Des cercles de tonneaux brisés au bord de l'eau; sur le sable un dédale de filets sombres, astucieux; plus loin des dos de maisons avec leurs portes griffonnées à la craie, et à mi-côte sur une corde de séchoir deux chemises crucifiées. Ringsend : wigwams de pilotes basanés et de patrons de barques. Leurs coquilles.” James Joyce livre Ulysse Ulysse, 1922 eau , maison , Loin
“Je me souviens qu'un matin d'avril ou de mai mon père me fit monter avec lui dans sa voiture pour aller à la campagne chez ma tante Planté. La remise et l'écurie donnaient sur une ruelle étroite et assez mal entretenue où l'on se heurtait à des charrettes à bras, à des tonneaux et aux appareils de M. Fesquet qui était bouilleur de cru. Il n'y avait donc rien d'attrayant en cet endroit, sauf peut-être une branche d'acacia fleuri dépassant le mur de Mme Auxenfants, et la légèreté du ciel de Touraine. Cependant, au moment où le cabriolet s'ébranla dans cette vilaine ruelle, j'eus une singulière émotion heureuse.” René Boylesve livre L'Enfant à la balustrade L'Enfant à la balustrade voiture
“La vérité sort mieux d’un tonneau que d'un puits.” Émile Augier (1820–1889) poète et dramaturge français L’Aventurière (1860) sortie , sort , vérité
“Oui! Mon nom est un nom péjoratif. C'est un peu à l'image des peintres de la Renaissance, vous savez, on croit toujours aujourd'hui que les peintres de la Renaissance ont des noms tout à fait glorieux, Botticelli ça veut dire en fait « gros tonneau », Masaccio, dont on reparle maintenant, ça veut dire Thomas, il s'appelait Thomas, mais très laid, il est très laid, c'est Masaccio, c'est un « Thomas vraiment très laid », Giorgione c'est le « gros Georges », qui traînait dans les rues de Venise. Oui alors le nom « Nabe », on m'a traité tellement de nabot et de nabe quand j'étais enfant parce que j'étais le plus petit de la classe, que j'ai assumé ce surnom péjoratif, et j'en ai fait mon surnom.” Marc-Édouard Nabe (1958) écrivain et pamphlétaire français Coups d'épée dans l'eau, 1999 enfants
“Puisque tu fais de la géométrie et de la trigonométrie, je vais te donner un problème : Un navire est en mer, il est parti de Boston chargé de coton, il jauge 200 tonneaux, il fait voile vers Le Havre, le grand mât est cassé, il y a un mousse sur le gaillard d'avant, les passagers sont au nombre de douze, le vent souffle N.-E.-E., l'horloge marque trois heures un quart d'après-midi, on est au mois de mai…. On demande l'âge du capitaine?[Correspondance avec sa sœur Caroline en 1841]” Gustave Flaubert (1821–1880) romancier et auteur dramatique français