“De l’espèce d’âme qui a la plus haute autorité en nous, voici l’idée qu’il faut s’en faire : c’est que Dieu nous l’a donnée comme un génie, et c’est le principe que nous avons dit logé au sommet de notre corps, et qui nous élève de la terre vers notre parenté céleste, car nous sommes une plante du ciel, non de la terre, nous pouvons l’affirmer en toute vérité. Car Dieu a suspendu notre tête et notre racine à l’endroit où l’âme fut primitivement engendrée et a ainsi dressé tout notre corps vers le ciel. Or, quand un homme s’est livré tout entier à ses passions ou à ses ambitions et applique tous ses efforts à les satisfaire, toutes ses pensées deviennent nécessairement mortelles, et rien ne lui fait défaut pour devenir entièrement mortel, autant que cela est possible, puisque c’est à cela qu’il s’est exercé.
Mais lorsqu’un homme s’est donné tout entier à l’amour de la science et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il a surtout exercé celle de penser à des choses immortelles et divines, s’il parvient à atteindre la vérité, il est certain que, dans la mesure où il est donné à la nature humaine de participer à l’immortalité, il ne lui manque rien pour y parvenir; et, comme il soigne toujours la partie divine et maintient en bon état le génie qui habite en lui, il doit être supérieurement heureux.”

—  Platon , livre Timée

Timaeus

Dernière mise à jour 14 décembre 2021. L'histoire
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Platon 16
philosophe grec antique -427–-347 avant J.-C.

Citations similaires

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“Parmi quelques-unes des plantes et des bêtes, nature a fait d’elle même cette distinction, que d’une même espèce aucunes sont franches et domestiques, autres agrestes et sauvages; qualités qu’elles retiennent infailliblement de leur génération : si que les sauvages n’engendrent point les domestiques, ni au contraire. Aussi est-ce naturellement, que les plantes et bêtes retiennent la qualité de leur semence, pour ce que leur âme végétative ou sensitive procède absolument a potestate materiæ, disent les philosophes. Mais l’âme raisonnable des hommes, venant immédiatement de Dieu, qui la crée exprès lors qu’il l’envoie au corps humain, n’a point de participation naturelle aux qualités de la semence générative du corps, où elle est colloquée.”

Charles Loyseau (1566–1627) jurisconsulte français

Parmy quelques vnes des plantes & des beſtes, nature a fait d’elle meſme cette diſtinction, que d’vne meſme eſpece aucunes ſont franches & domeſtiques, autres agreſtes & ſauuages : qualitez, qu’elles retiennent infailliblement de leur generation : ſi que les ſauuages n’engendrent point les domeſtiques, ni au contraire. Auſſi eſt-ce naturellement, que les plantes & beſtes retiennent la qualité de leur ſemence, pour ce que leur ame vegetatiue ou ſenſitiue procede abſolument a poteſtate materiæ, diſent les Philoſophes. Mais l’ame raiſonable des hommes, venant immediatement de Dieu, qui la crée expres lors qu’il l’enuoye au corps humain, n’ha point de participation naturelle aux qualitez de la ſemence generatiue du corps, oú elle eſt colloquée.
fr1835
Traité des ordres et simples dignitez

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“Mais il est des gens qui croient que la fiction est limitée par la fiction, et non par l'intelligence; c'est-à-dire qu'après avoir feint une chose, et avoir affirmé, par un acte libre de la volonté, l'existence de cette chose, déterminée d'une certaine manière dans la nature, il ne nous est plus possible de la concevoir autrement. Par exemple, après avoir feint (pour parler leur langage) que la nature du corps est telle ou telle, il ne m'est plus permis de feindre une mouche infinie; après avoir feint l'essence de l'âme, il ne m'est plus permis d'en faire un carré, etc.
Cela a besoin d'être examiné. D'abord, ou bien ils nient, ou bien ils accordent que nous pouvons comprendre quelque chose. L'accordent-ils; ce qu'ils disent de la fiction, ils devront nécessairement le dire aussi de l'intelligence. Le nient-ils; voyons donc, nous qui savons que nous savons quelque chose, ce qu'ils disent. Or, voici ce qu'ils disent : l'âme est capable de sentir et de percevoir de plusieurs manières, non pas elle-même, non pas les choses qui existent, mais seulement les choses qui ne sont ni en elle-même ni ailleurs : en un mot, l'âme, par sa seule vertu, peut créer des sensations, des idées, sans rapport avec les choses, à ce point qu'ils la considèrent presque comme un dieu. Ils disent donc que notre âme possède une telle liberté qu'elle a le pouvoir et de nous contraindre et de se contraindre elle-même et de contraindre jusqu'à sa liberté elle-même. En effet, lorsque l'âme a feint quelque chose et qu'elle a donné son assentiment à cette fiction, il ne lui est plus possible de se représenter ou de feindre la même chose d'une manière différente; et en outre, elle se trouve condamnée à se représenter toutes choses de façon qu'elles soient en accord avec la fiction primitive. C'est ainsi que nos adversaires se trouvent obligés par leur propre fiction d'accepter toutes les absurdités qu'on vient d'énumérer, et que nous ne prendrons pas la peine de combattre par des démonstrations.”

Baruch Spinoza (1632–1677) philosophe néerlandais

On the Improvement of the Understanding

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“Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan.”

Charles Baudelaire (1821–1867) poète français

Journaux intimes (1864–1867; published 1887), Mon cœur mis à nu (1864)

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“A vous ces vers, de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme, pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente.”

Oeuvres complètes de Paul Verlaine, Vol. 1 Poèmes Saturniens, Fêtes Galantes, Bonne chanson, Romances sans paroles, Sagesse, Jadis et naguère

“[…] il ne faut pas perdre de vue que si l'archétype a un aspect orienté « vers le bas », vers les processus biologiques — les instincts —, il a aussi « un aspect orienté vers le haut, vers le monde des images et des idées. »”

Charles Baudouin (1893–1963) psychanalyste et écrivain franco-suisse

Jolande Jacobi in Complexe, archétype, symbole, 1961.
L'Œuvre de Jung et la psychologie complexe, 1963, Réalité de l'âme

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