“On ne se doute pas de tous les embêtements dont sont poursuivis les domestiques, ni de l’exploitation acharnée, éternelle qui pèse sur eux. Tantôt les maîtres, tantôt les placiers, tantôt les institutions charitables, sans compter les camarades, car il y en a de rudement salauds. Et personne ne s’intéresse à personne. Chacun vit, s’engraisse, s' amuse de la misère d' un plus pauvre que soi. Les scènes changent; les décors se transforment; vous traversez des milieux sociaux différents et ennemis; et les passions restent les mêmes, les mêmes appétits demeurent. Dans l’appartement étriqué du bourgeois, ainsi que dans le fastueux hôtel du banquier, vous retrouvez des saletés pareilles, et vous vous heurtez à de l’inexorable. Enfin de compte, pour une fille comme je suis, le résultat est qu’elle soit vaincue d' avance, où qu' elle aille et quoi qu' elle fasse. Les pauvres sont l’engrais humain où poussent les moissons de vie, les moissons de joie que récoltent les riches, et dont ils mésusent si cruellement, contre nous…”

Dernière mise à jour 4 juin 2021. L'histoire
Octave Mirbeau photo
Octave Mirbeau 74
romancier, essayiste et dramaturge, journaliste et critique… 1848–1917

Citations similaires

Léon Tolstoï photo
Jules Verne photo
Arthur Schnitzler photo

“Tu demandes qui sont tes ennemis les plus acharnés? Des inconnus qui se doute combien tu les mépriserais si tu les connaissais.”

Arthur Schnitzler (1862–1931) romancier et médecin autrichien

Relations et Solitudes, 1967

Charles Maurras photo
Jean-Luc Godard photo
Octave Mirbeau photo
Nicolas Machiavel photo
Joan Fuster photo
Ernesto Sábato photo
Gustave Le Bon photo

Avec