“Giclèrent sur l’écran les traces orange des bombes sur le ciel noir. Désormais, la Guerre se déployait sur toutes les chaînes, avec ce « r » présent dans toutes les langues : « Krieg, Guerra » ou englouti par les mâchoires américaines : « War ». Les Arabes la nomment « har’b » avec un « h » soufflé de gorge, ce « r » guttural du fond du ventre.
Dans toutes les bouches, cette râpe du « r .»”

Paul et le chat, 2004

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 26 novembre 2023. L'histoire
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Anne Calife 59
littératrice française, romancière et dramaturge, a été aus… 1966

Citations similaires

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“Ce qui me frappa [chez les Américains], c'est la grande influence du Noir, influence psychologique naturellement sans mélange de sang. L'expression émotionnelle de l'Américain, particulièrement sa façon de rire, peut être étudiée le mieux dans les suppléments des journaux américains; ce rire inimitable de Roosevelt, vous le trouverez dans sa forme primitive chez le Noir américain. La démarche particulière avec les articulations relativement lâches ou bien la hanche balancée que l'on observe si souvent chez les Américains proviennent du Noir américain. La musique américaine a pris au Noir sa principale inspiration tout comme la danse. […] La vivacité de l'Américain moyen, qui se manifeste non seulement au jeu de baseball, mais tout particulièrement par un amour extraordinaire de l'expression verbale — le flot perpétuel et sans limite de bavardages qui caractérisent les journaux américains en est l'exemple le plus marquant — ne peut guère dériver des ancêtres germaniques, mais ressemble surtout au « bavardage » du village africain. […] Ainsi l'Américain nous présente l'image singulière d'un Européen avec le comportement d'un Noir et l'âme d'un Indien.”

Carl Gustav Jung (1875–1961) Médecin psychiatre suisse qui crée la psychologie analytique

Another thing that struck me was the great influence of the Negro, a psychological influence naturally, not due to the mixing of blood. The emotional way an American expresses himself, especially the way he laughs, can best be studied in the illustrated supplements of the American papers; the inimitable Teddy Roosevelt laugh is found in its primordial form in the American Negro. The peculiar walk with loose joints, or the swinging of the hips so frequently observed in Americans, also comes from the Negro. American music draws its main inspiration from the Negro, and so does the dance. […] The vivacity of the average American, which shows itself not only at baseball games but quite particularly in his extraordinary love of talking - the ceaseless gabble of American papers is an eloquent example of this - is scarcely to be derived from his Germanic forefathers, but is far more like the chattering of a Negro village. […] Thus the American presents a strange picture: a European with Negro behaviour and an Indian soul.
en

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“Je revois encore la salle de classe. J'avais affaire à des élèves-maîtres, qui venaient enseigner tour à tour, dirigés par l'instituteur. Plusieurs d'entre eux étaient des nègres : M. Buffon, M. Sénèque. Ils arrivaient de la Martinique et prononçaient les « r » avec difficulté; c'est pourquoi ils nous exerçaient à répéter cette phrase magique, qu'on devait leur faire dire à eux-mêmes : « Un très gros rat dans un très grand trou ». Ils nous apprenaient, en histoire, à détester l'odieux Louis XV qui avait bradé les colonies, et nous disaient que nos aïeux étaient blonds : les nôtres, les leurs, les Gaulois. C'étaient les mêmes. Et ils avaient cent fois raison : on a les aïeux qu'on mérite. Ils avaient choisi les Gaulois, qui leur apportaient, en passant par les Romains et la Révolution, la République et la Patrie. Après quoi, ils se firent tuer pour leurs ancêtres adoptifs. Nous avions tout mis en commun, nos rois, nos origines, la prise de la Bastille, la haine de Louis XV et les « r » difficiles. Quand nous hésitions à répondre, ils nous tapaient sur le crâne avec un long roseau. Je n'ai cessé de leur en garder une affectueuse gratitude. On m'a expliqué depuis que je ne les aimais pas, que je les battais, qu'ils n'aimaient pas la France et que j'étais un colonialiste. On est venu me raconter que je n'étais pas leur frère. J'en demande pardon à ces parfaits Français.”

Alexandre Vialatte (1901–1971) écrivain, critique littéraire et traducteur français

Dernières nouvelles de l'homme, 1978

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“Noir immense. Noir engloutissant tous les espoirs.”

Paul et le chat, 2004

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