“La jeune femme passait parmi elles avec la tiédeur d'une vivante. Horace lui expliquait tout de son mieux et le zèle même qu'il mettait à l'intéresser l'empêchait de songer davantage à elle. Mais en allant au premier étage, comme elle le précédait dans l'escalier, la ligne de sa hanche, à chaque marche qu'elle gravissait, se heurtait voluptueusement à celle du buste. Elle avait légèrement relevé sa robe et il vit, jaillissant du soulier découvert, sa jambe svelte et forte qui montait tout droit, comme si elle avait eu hâte d'aller soutenir toute la gloire intime du corps.”

—  Abel Bonnard

Ouvrages, Le Palais Palmacamini (1914)

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire
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Abel Bonnard 31
homme politique, écrivain, essayiste et poète français 1883–1968

Citations similaires

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“Hugo et moi sommes allés dans un autre bordel, où les femmes étaient plus laides que celles du 32, rue Blondel. La pièce était couverte de miroirs. Les femmes se déplaçaient comme un troupeau d'animaux passifs, deux par deux, en se dandinant, sur la musique du phonographe. Je m'étais fait beaucoup d'idées avant de venir. Je n'arrivais pas à croire à la laideur de ces femmes lorsqu'elles sont entrées. Dans mon esprit, la danse de femmes nues était encore un spectacle plein de beauté et de volupté. En voyant tous ces seins tombant avec leurs gros mamelons marron comme du cuir, en voyant ces jambes bleuâtres, ces ventres proéminents, des sourires où il manquait des dents et ces amas de chair brute tournoyant passivement, tels des chevaux de bois sur un manège, j'ai perdu toute sensibilité […]. Les poses monotones se succédaient et, de temps à autre, sans le moindre signe de désir, les femmes s'embrassaient entre elles sans passion, asexuées. Hanches, fesses rebondies, mystérieuse toison sombre entre les jambes — tout cela exposé aux regards avec si peu de sens qu'il nous a fallu deux jours, à Hugo et à moi, pour dissocier mon corps, mes jambes, mes seins de ce troupeau d'animaux remuants. Ce que j'aimerais, c'est me joindre à elles un soir, marcher, nue, au milieu d'elles dans la pièce, regarder les hommes et les femmes assis là et observer leurs réactions au moment où j'apparais, moi, l'intruse.”

Anaïs Nin (1903–1977) écrivain américaine

Henry et June — Les cahiers secrets, 1986

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“Le plus grand intérêt des vivants étant de rester vivants, si la guerre ne mettait en œuvre que des pulsions intéressées, elle aurait disparu depuis longtemps. La preuve en est que ce n'est jamais en faisant appel à la notion d'intérêt que l'on a amené les hommes à se battre, mais au contraire en leur faisant valoir qu'il y a des choses qui excédaient leurs intérêts et qui méritaient, par là même, qu'on accepte de mourir pour elles.”

Livres, Comment peut-on être païen ?, 1981, Dernière Année. Notes pour conclure le siècle http://books.google.fr/books?id=LI5vx9Mdgb4C&printsec=frontcover&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false, 2001, Critiques-Théoriques http://books.google.fr/books?id=VaJnsrZbh2wC&printsec=frontcover&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false, 2003

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“Il y avait dans le groupe une jeune fille assez brutalement belle, il la remarqua, et comme s'il avait eu un droit nouveau sur toutes les femmes, il fut surpris qu'elle ne l'eût pas regardé.”

Abel Bonnard (1883–1968) homme politique, écrivain, essayiste et poète français

Ouvrages, Le Palais Palmacamini (1914)

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“Toutes les belles femmes sont de droite

Même celles qui se prétendent de gauche.”

Marc-Édouard Nabe (1958) écrivain et pamphlétaire français

Non, 1999

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