“Si le meurtre rituel est une fleur de l'adoration religieuse comme de l'amour extrême, la domination de l'homme sur la bête, dans le combat, suppose un fond d'amour de l'homme pour la bête. L'homme ne maîtrise la bête que dans la mesure où une sympathie avec elle, une sympathie physiologique, le renseigne sur les points vulnérables de la bête. La bête et le bestiaire, seul à seul et qui luttent, ce n'est un désaccord que dans l'apparence, c'est en réalité un profond accord. Et la domination accomplie est un mode de la possession.” Henry de Montherlant (1895–1972) romancier, essayiste, auteur dramatique et académicien français España sagrada, 1951
“Je ne peux admettre une sociologie qui se borne à connaître les mécanismes purement objectifs des sociétés en excluant la question de leur sens. […] On ne peut pratiquer aucune science humaine sans sympathie pour l’humain que l’on étudie : c’est cette sympathie qui est l’une des garanties de l’objectivité.” Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français À temps et à contretemps, 1981
“J'aurai cru, moi, dit Jacques, que la liberté consistait à regarder en face les situations où l'on s'est mis de plein gré et à accepter toutes ses responsabilités. Mais çe n'est sans doute pas ton avis : tu condamnes la société capitaliste, et pourtant tu es fonctionnaire dans cette société, tu affiches une sympathie de principe pour les communistes : mais tu te gardes bien de t'engager, tu n 'as jamais voté. Tu méprises la classe bourgeoise et pourtant tu es bourgeois, fils et frère de bourgeois et tu vis comme un bourgeois.” Jean-Paul Sartre livre L'Âge de raison The Age of Reason
“La sympathie qui existe entre deux, entre plusieurs êtres semble bien les mettre sur la voie de solutions qu'ils poursuivraient séparément en vain.” André Breton livre L'Amour fou Récit, L'Amour fou, 1937
“Il voyagea.Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l'étourdissement des paysages et des ruines, l'amertume des sympathies interrompues.Il revint.” Gustave Flaubert (1821–1880) romancier et auteur dramatique français L’Éducation sentimentale, 1869
“Race pétrie de divers sangs eurafricains, ils étaient le socle de la nation, le contrepoids raisonnable de défauts sympathiques : légèreté française, passion arabe, indolence noire.” Stefan Wul livre La Peur géante Citations de ses romans, La Peur géante, 1957
“Il est difficile de définir l'amour. Dans l'âme c'est une passion de régner, dans les esprits c'est une sympathie, et dans le corps ce n'est qu'une envie cachée et délicate de posséder ce que l'on aime après beaucoup de mystères.” François de La Rochefoucauld livre Réflexions ou sentences et maximes morales Reflections; or Sentences and Moral Maxims (1665–1678)
“Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés, - en une plage pour deux enfants fidèles, - en une maison musicale pour notre claire sympathie, - je vous trouverai.” Arthur Rimbaud livre Les Illuminations Illuminations
“À l'aube du XXIe siècle, vous pouvez encore être sèchement contredit si vous avancez l'idée que ce Robespierre était un gars pas bien sympathique, et même, par sa vision expéditive de la justice, un sale type.” Louis-Bernard Robitaille écrivain québécois Sur Robespierre
“Dans ce grand organe social que nous appelons littérature d’un commun accord, on distingue deux fonctions séparées qui peuvent fusionner et souvent le font, mais sont capables, individuellement, d’un sévère isolement, et sont naturellement faites pour une répulsion réciproque. Il y a en premier la littérature de Connaissance, et, deuxièmement, la littérature de Puissance. La fonction de la première est d’enseigner; la fonction de la seconde est d’émouvoir : la première est un gouvernail, la seconde, une rame ou une voile. La première parle en dernier, cela arrive, à l’entendement suprême ou à la raison, mais toujours par le biais d’élans de plaisir et de sympathie. De loin, elle peut voyager vers un objet situé là où lord Bacon appelle lumière sèche; de près, elle opère et doit opérer – sinon elle cesse d’être une littérature de Puissance – dans et à travers cette lumière humide qui est renfermée dans les brumes et les irisations brillantes des passions humaines, de leurs désirs et de leurs émotions géniales. Les hommes ont si peu réfléchi sur les fonctions supérieures de la littérature qu’ils trouvent paradoxal d’écrire que la fonction subordonnée des livres peut fournir des informations.” Thomas de Quincey (1785–1859) écrivain britannique Littérature de Connaissance et littérature de Pouvoir, 1848