“[…] le prêtre, qui s'était étendu sur le côté droit, tira un lièvre d'entre ses orteils et dit : « Je suis la jeune lune qui se tient près des chutes d'eau. Quand je ris, la terre s'entrouvre et les maisons qui étaient encore debout comme si elles ne savaient rien, se rassemblent sur la Place de l'Empereur Frédéric. Heil! Heil! Le ciel creva et la flûte se brisa, ce n'est pas encore le matin de toutes les nuits, ce n'est pas encore l'Aequinoctium du bureau de voyages. » Mon voisin dit : N'allez surtout pas croire que le moindre sens se cache derrière le dadaïsme. Ces gens-là sont de rusés imposteurs qui savent bien que l'absurde attire le public et qui utilisent ce procédé pour vous prendre votre argent. »”

Une visite de Cabaret Dada, 1920

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

Citations similaires

François-René de Chateaubriand photo
Boris Vian photo
Virginia Woolf photo
Paulo Coelho photo
Guy de Maupassant photo
Sénèque photo

“Si un grand homme tombe, c'est un grand homme qui est à terre et je dirai qu'on ne le méprise pas plus qu'on ne piétine les ruines d'un temple consacré que les personnes pieuses révèrent tout autant que si les murs étaient encore debout.”

Sénèque (-4–65 avant J.-C.) philosophe stoïcien, dramaturge et homme d'État romain

Consolation à ma mère Helva (Ad Helviam matrem de consolatione)

Paul Morand photo
Henry David Thoreau photo
Guillermo Cabrera Infante photo

“L'histoire de son enfant idiot t'a ému, comme nous? Eh bien, ce n'est pas vrai, je peux te le dire : il n'existe aucun enfant, ni idiot ni prodige. C'est son mari qui avait une fillette, tout à fait normale, de douze ans. Il dut l'envoyer à la campagne parce qu'elle lui rendait la vie impossible. Elle est mariée, c'est vrai, avec un marchand de fritas de la place de Marianado (il s'arrêta et fut sur le point de prononcer comme une précieuse Marianado), un pauvre homme à qui elle fait du chantage et quand elle lui rend visite dans son travail, c'est pour lui voler des hot-dogs, des œufs et des pommes de terre farcies, qu'elle mange dans sa chambre. Je dois te dire qu'elle mange comme un régiment et toute cette nourriture c'est nous qui devons la payer et elle a toujours faim. C'est pour cela qu'elle est énorme comme un hippopotame et comme eux elle est amphibie. Elle se baigne trois fois par jour : quand elle arrive le matin, à midi quand elle se réveille pour déjeuner et le soir avant de sortir parce que ce qu'elle peut transpirer. Elle fait eau de toutes parts comme si elle avait toujours la fièvre et c'est ainsi qu'elle passe sa vie dans l'eau : transpirant, buvant de l'eau et se baignant. Et tout cela en chantant : elle chante quand elle rentre le matin, elle chante sous la douche, elle chante en s'habillant pour sortir, elle chante toujours. Le matin quand elle rentre nous l'entendons avant qu'elle ne pousse sa chansonnette parce qu'elle s'agrippe à la rampe pour monter les escaliers, tu connais ces escaliers de marbre et à balustrade en fer des maisons du vieux quartier du Vedado. Elle monte ainsi accrochée à la rampe et toute la balustrade tremble et résonne dans la maison, et dès que le fer tambourine sur le marbre, elle se met à chanter. Elle nous a fait des tas d'histoires avec les voisins d'en dessous, mais on ne peut rien lui dire, car elle ne veut rien entendre : « C'est l'envie » dit-elle, « l'envie qui les fait parler. Vous verrez comme ils vont m'aduler quand je deviendrai célèbre.»”

Guillermo Cabrera Infante (1929–2005) écrivain cubain

Car elle est obsédée par la célébrité et nous aussi nous sommes obsédés par sa célébrité : nous mourrons d'envie qu'elle devienne célèbre et qu'elle finisse par fiche le camp avec sa musique ou plutôt sa voix — car elle prétend qu'elle n'a pas besoin de musique pour chanter puisqu'elle la porte en elle — avec sa voix ailleurs.
Roman, Trois tristes tigres , 1967

Avec