“Un silence, avec en bruit de fond le crépitement de la pluie. Ils cheminent sur les pavés de la rue des Doublons en longeant les façades. La maison des Palma est à vingt pas, au coin. Lorsque la femme parle de nouveau, son ton a changé.

– J'envie votre liberté, monsieur Lobo.

Un ton plus froid. Neutre. Le monsieur remet beaucoup de choses à leur place.

– Je ne définirais pas cela ainsi, répond le corsaire.

– Vous ne comprenez pas, capitaine.

Ils sont arrivés à la porte principale de la maison, à l'abri du vaste couloir obscur qui mène au patio et à ses grands pots de fougères. Pepe Lobo ôte son chapeau et le secoue pendant qu'elle ferme le parapluie. Il sent la veste humide peser sur ses épaules. Ses souliers à boucle d'argent, transformés en éponges, répandent une flaque sur les dalles.

– Est libre celui auquel les choses arrivent telles qu'il les a voulues…, dit-elle. Celui à qui personne d'autre que lui-même ne met d'entraves.”

Cadix, ou la diagonale du fou, 2011

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 11 juin 2021. L'histoire
Arturo Pérez-Reverte photo
Arturo Pérez-Reverte 18
écrivain espagnol 1951

Citations similaires

Robert Desnos photo
France Gall photo
Victor Hugo photo

“Tant qu’on va et vient dans le pays natal, on s’imagine que ces rues vous sont indifférentes, que ces fenêtres, ces toits et ces portes ne vous sont de rien, que ces murs vous sont étrangers, que ces arbres sont les premiers arbres venus, que ces maisons où l’on n’entre pas vous sont inutiles, que ces pavés où l’on marche sont des pierres. Plus tard, quand on n’y est plus, on s’aperçoit que ces rues vous sont chères, que ces toits, ces fenêtres et ces portes vous manquent, que ces murailles vous sont nécessaires, que ces arbres sont vos bien-aimés, que ces maisons où l’on n’entrait pas on y entrait tous les jours, et qu’on a laissé de ses entrailles, de son sang et de son cœur dans ces pavés. Tous ces lieux qu’on ne voit plus, qu’on ne reverra jamais peut-être, et dont on a gardé l’image, prennent un charme douloureux, vous reviennent avec la mélancolie d’une apparition (…)”

Les Misérables : Tome I
Variante: Tant qu'on va et vient dans la pays natal, on s'imagine que ces rues vous sont indifférentes, que ces fenêtres, ces toits et ces portes ne vous sont de rien, que ces murs vous sont étrangers, que ces arbres sont les premiers arbres venue, que ces maisons où l'on n'entre pas vous sont inutiles, que ces pavés où l'on marche sont des pierres. Plus tard, quand on n'y est plus, on s'aperçoit que ces rues vous sont chères, que ces toits, ces fenêtres et ces portes vous manquent, que ces murailles vous sont nécessaires, que ces arbres sont vos bien-aimées, que ces maisons où l'on n'entrait pas on y entrait tous les jours, qu'on a laissé de ses entrailles, de son sang et de son coeur dans ces pavés. Tous ces lieux qu'on ne voit plus, qu'on ne reverra jamais peut-être, et dont on a gardé l'image, prennent un charme douloureux, vous reviennent avec la mélancolie d'une apparition, vous font la terre sainte visible, et sont, pour ainsi dire, la forme même de la France et on les aime et on les évoque tels qu'ils sont, tels qu'ils étaient, et l'on s'y obstine, et l'on n'y veut rien changer, car on tient à la figure de la patrie comme au visage de sa mère.

Anne-Sophie Bajon photo

“On entends plus depuis quelques temps monsieur Macron zozoter; Il a plus de poils sur la langue?”

Anne-Sophie Bajon comédienne et auteure française

Ca c 'est normal ils ont débloqué un budget pour la première dame, elle a les moyens de se faire le maillot !
Vidéo Web, La Bajon - Prof de Français

Louis XVII photo
J. M. Coetzee photo

“Je suis comme une femme dont les enfants ont quitté la maison, pensa-t-il; il ne reste plus qu'à mettre de l'ordre et à écouter le silence.”

J. M. Coetzee (1940) romancier et professeur en littérature sud-africain

Michael K, sa vie, son temps , 1983

Ludwig Wittgenstein photo

Avec