“Foucault […] développera l'idée d'une "culture gay" à créer, ce qui revient à dire que la sexualité des individus tisse entre eux des liens d'appartenance collective aux quels il convient de donner une physionomie, des contours, un contenu qui restent à inventer et ne sauraient être prescrits ou définis à l'avance. Mais cette conception "minorisante" de Foucault, n'est ni "séparatiste" ni "assimilationniste". La "culture gay" qu'il appelle de ses vœux n'est pas "assimilationniste" car il la conçoit au contraire comme ce qui permettra de contourner et donc de déstabiliser les institutions de l'order établi. Elle n'est pas "séparatiste" puisqu'elle entend produire des transformations culturelles et sociales qui pourraient s'adresser également aux hétérosexuels qui étouffent dans les carcans de la normalité. (p. 189)”

Insult and the Making of the Gay Self

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire

Citations similaires

“Toute la difficulté de "l'authenticité" pour un gay, c'est qu'il est bien difficile de savoir comment s'identifier à une "identité" qui est nécessairement plurielle, multiple : c'est une identité sans identité. Une identité toujours à créer. En effet, il n'y a pas de "moi" à "être", qui préexisterait à ce que l'on fait advenir à l'existence, dès lors qu'on veut s'arracher aux contenus psychologiques imposés par le discours social et culture (médical, psychanalytique, juridique…) sur l'homosexualité. C'est pourquoi Henning Bech peut dire que l'homosexuel est un "existentialiste-né" car l'existence précède et précédera (toujours) l'essence : l'identité gay, dès lors qu'elle est choisie et non plus subie, n'est jamais donnée. Mais pour se construire, elle se réfère nécessairement à des modèles déjà établis, déjà visibles (dans leur multiplicité), et l'on peut dire, par conséquent, qu'il s'agit de "se faire gay" non seulement au sens de se créer comme tel, mais aussi, peut-être, de le faire en s'inspirant d'exemples déjà disponibles dans la société et dans l'histoire, et en les retravaillant, en les transformant. Si "identité" il y a, c'est une identité personnelle qui se crée dans le rapport à une identité collective. Elle s'invente dans et par les "personnages sociaux", les "rôles" que l'on "joue" et qu'on porte à l'existence dans un horizon de recréation collective de la subjectivité. (p. 171-172)”

Didier Eribon (1953) philosophe et sociologue français

Insult and the Making of the Gay Self

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“Peut-être que je suis un gay coincé dans un corps de femme!”

Madonna (1958) chanteuse américaine

Maybe I'm a gay man trapped in a woman's body!
en
Années 2000

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“[…] mais enfin, vous savez, dans tout excès il y a une erreur; donc aujourd'hui, c'est la mode, c'est les gays. Bon, très bien. On est envahis de gays.”

Christine Boutin (1944) femme politique française

En réaction à la Palme d’or à Cannes au film La Vie d’Adèle
Le mariage pour tous

“Suspendu dans un temps sans durée, le schizophrène n'a point d'histoire. Ni la sienne ne compte, ni celle de la race et de la culture.”

Paul-Claude Racamier (1924–1996) psychiatre et psychanalyste français

Les Schizophrènes, 1980, Préambule et divertimento

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