“On pourrait évoquer à ce sujet un autre ensemble de phénomènes modernes typiques qui, partant de la vie la plus banale, investissent aussi le plan de la culture. En effet, la tendance sadique au sens large s'exprime également dans un aspect de l'art et de la littérature, lorsque ceux-ci se complaisent à mettre en évidence des types et des situations se rapportant à une humanité brisée, vaincue ou corrompue. Le prétexte bien connu, c'est que « cela aussi, c'est la vie », ou encore que tout cela doit être montré dans le seul but de provoquer une réaction. En réalité, ce qui agit ici, c'est plutôt ce que les Allemands appellent la Schadenfreude, la joie de salir, plaisir pervers et variété de sadisme, de complaisance sadique. On jouit en voyant non l'homme debout, mais l'homme déchu, raté ou dégénéré. On apprécie en somme, non la limite supérieure, mais la limite inférieure de la condition humaine (on pourrait renvoyer ici, en partie du moins, à ce que nous dirons plus loin au sujet du « rire des dieux »). II fut un temps où c'étaient surtout des écrivains et artistes juifs (ou russes) qui donnaient le ton dans ce domaine; aujourd'hui, la chose est répandue partout.”

—  Julius Evola

L'arco e la clava

Dernière mise à jour 2 juillet 2022. L'histoire
Julius Evola photo
Julius Evola 12
philosophe italien 1898–1974

Citations similaires

Michael Moore photo
Michel Houellebecq photo
Émile Jalley photo
Michel Henry photo
Mikhail Lermontov photo
Philippe Meirieu photo
Michel Henry photo
Marie Holzman photo

Avec