“La compassion est la praxis du nihilisme. Répétons-le : cet instinct dépressif et contagieux contrarie les instincts qui visent à conserver et à valoriser la vie : tant comme multiplicateur de la misère que comme conservateur de tout misérable, il est l'instrument principal de l'aggravation de la décadence.” Friedrich Nietzsche livre L'Antéchrist La compassion vous gagne à la cause du néant !… L'Antéchrist, 1888 misère , vie
“Il y a deux manières de vaincre le monde, une vraie et une fausse. La vraie comprend la nature du monde et surmonte celui-ci au-delà de ses limites; la fausse ne comprend rien au monde et cherche à le surmonter au sein de ses limites. La vraie manière cherche ce qui est sec sur la plage, en dehors de la mer; la manière erronée cherche ce qui est sec dans la mer même, en tentant de la vider. Cette manière-ci est la foi ordinaire de ce monde, celle-là la certitude spirituelle élevée. Mais le fait que toute une partie de l'humanité reconnaisse cette manière erronée de surmonter le monde comme le principe de toutes les doctrines et de toutes les institutions - et en somme de toute activité et de toute aspiration - ne peut être possible qu'à notre époque, qui approche toujours plus inexorablement de sa fin.La manière correcte est unitive, spirituelle, ramenant dans l'Intérieur et opérant l'harmonie; la manière fausse est multiplicatrice, orientée vers la nature grossière, entraînant vers l'extérieur et opérant la contradiction. La manière correcte domine la société humaine en fonction de ce qui la transcende, de l’Éternel, qui est son ultime destination; la manière fausse trompe la société sous le prétexte de son bien-être le plus extérieur et le plus limité, comme si l'homme en tant que tel - et qui plus est dans sa partie la plus éphémère, le corps - avait sa raison suffisante en lui-même et pouvait être la mesure et le but de lui-même et de toutes choses.” Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse
“Au temps de La Barbarie à visage humain, je disais, comme Camus : l'idéologie est un multiplicateur de massacres; on tue d'autant plus, et en d'autant plus grand nombre, qu'on le fait dans la bonne conscience de hâter, ce faisant, l'avènement du Bien - communisme, fascisme, angélismes exterminateurs de toutes sortes, ivresse logique des assassins. (…) non; c'est le contraire; le pire ce sont les massacres aveugles; le plus redoutable ce sont les exterminations que rien ne déclenche mais que rien, du coup, n'est capable d'arrêter; gare à ceux pour qui le fait de tuer un homme n'a pas plus de sens ni d'importance que de trancher une tête de chou! gare au démon, non de l'Absolu, mais du Néant! (ch. 10De l'insensé, encore)” Bernard-Henri Lévy (1948) écrivain français War, Evil and the End of History