“Les bactéries, comme vous et moi, sont étonnamment sociales. Elles ne peuvent pas vivre seule (…) L'irrégularité de deux cycles peut expliquer l'apparente imprévisibilité des booms et kracks : deux balanciers aideraient à comprendre pourquoi la théorie du cycle Kondratiev, avec son hypothèse d'une vague technologique entrainant de grosses variations sur la sphère financière, est seulement parfois vraie; à cause de nos minuteries internes, nos horloges biologiques peuvent nous conduire à la panique même si une nouvelle technologie a plusieurs décennies avant d'atteindre son pic. Si le cycle de nos ancêtres bactériens dont nous avons hérité est toujours en nous, que signifie l'éclatement de la bulle en 2008? (…)” Howard Bloom (1943) Le génie de la bête : une révision radicale du capitalisme, 2010
“Nous autres Américains ne plaisantons pas avec les règles. Un propriétaire peut expulser, le soir de Noël, une mère célibataire ayant quinze jours de retard dans son loyer, car il a la loi pour lui, mais la plus insignifiante irrégularité dans sa déclaration de revenus l’enverra en prison.” Antoine Bello livre Roman américain Roman américain, 2014 mère , loi , Noël
“Les cathédrales comportent souvent, et peut-être même toujours, des irrégularités intentionnelles qui signifient que Dieu seul est parfait et capable de perfection; que les œuvres humaines, comme l'homme lui-même, sont nécessairement imparfaites. Et ceci s'applique à l'univers entier, donc à tout ce qui n'est pas Dieu; "que m'appelles-tu bon?" a dit le Christ. Il ne faut pas s'étonner par conséquent, que ce principe englobe également le domaine du sacré… et avant tout les religions elles-mêmes.” Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse Christ
“L’homme sait aujourd’hui que la terre n’est qu’une boule animée d’un mouvement multiforme et vertigineux qui court sur un abîme insondable, attirée et dominée par les forces qu’exercent sur elle d’autres corps célestes, incomparablement plus grands et situés à des distances inimaginables; il sait que la terre où il vit n’est qu’un grain de poussière par rapport au soleil, et que le soleil lui-même n’est qu’un grain au milieu de myriades d’autres astres incandescents; il sait aussi que tout cela bouge. Une simple irrégularité dans cet enchaînement de mouvements sidéraux, l’interférence d’un astre étranger dans le système planétaire, une déviation de la trajectoire normale du soleil, ou tout autre incident cosmique, suffirait pour faire vaciller la terre au cours de sa révolution, pour troubler la succession des saisons, modifier l’atmosphère et détruire l’humanité. L’homme aujourd’hui sait par ailleurs que le moindre atome renferme des forces qui, si elles étaient déchaînées, pourraient provoquer sur terre une conflagration planétaire presque instantanée. Tout cela, l’“infiniment petit” et l’“infiniment grand”, apparaît, du point de vue de la science moderne, comme un mécanisme d’une complexité inimaginable, dont le fonctionnement est dû à des forces aveugles.Et pourtant, l’homme d’aujourd’hui vit et agit comme si le déroulement normal et habituel des rythmes de la nature lui était garanti. Il ne pense, en effet, ni aux abîmes du monde intersidéral, ni aux forces terribles que renferme chaque corpuscule de matière. Avec des yeux d’enfant, il regarde au-dessus de lui la voûte céleste avec le soleil et les étoiles, mais le souvenir des théories astronomiques l’empêche d’y voir des signes de Dieu. Le ciel a cessé de représenter pour lui la manifestation naturelle de l’esprit qui englobe le monde et l’éclaire. Le savoir universitaire s’est substitué en lui à cette vision “naïve” et profonde des choses. Non qu’il ait maintenant conscience d’un ordre cosmique supérieur, dont l’homme serait aussi partie intégrante. Non. Il se sent comme abandonné, privé d’appui solide face à ces abîmes qui n’ont plus aucune commune mesure avec lui-même. Car rien ne lui rappelle plus désormais que tout l’univers, en définitive, est contenu en lui-même, non pas dans son être individuel, certes, mais dans l’esprit qui est en lui et qui, en même temps, le dépasse, lui et tout l’univers visible.” Titus Burckhardt (1908–1984) Science moderne et Sagesse traditionnelle