“Quand les anciens dieux se retirent, leurs trônes béants appellent un successeur; aussi, avec un minimum d’organisation et même sans organisation du tout, à peu près n’importe quelle carcasse périssable peut être hissée sur le siège vacant. Pour autant qu’ils aient une portée religieuse pour l’individu, le culte du gouvernant et ses analogues, anciens et modernes, sont avant tout, je présume, des expressions de dépendance impuissante; quiconque traite un autre humain comme s’il était un dieu se relègue lui-même, de ce fait, à la position d’un enfant ou d’un animal.” E. R. Dodds (1893–1979) philologue classique Les Grecs et l’Irrationnel (The Greeks and the Irrational), 1951
“Si l'Église parlait notre langue, il pourrait dépendre d'un bel esprit effronté de rendre le mot le plus sacré de la liturgie, ou ridicule ou indécent. Sous tous les rapports imaginables, la langue religieuse doit être mise hors du domaine de l'homme.” Joseph de Maistre livre On the Pope Du Pape, 1819
“On peut dire que cette institution qu'est le foyer est l'institution anarchiste par excellence. C'est-à-dire qu'elle est plus ancienne que la loi et qu'elle se tient à l'écart de l'État. De par sa nature, elle est revigorée ou corrompue par des forces indéfinissables issues de la coutume ou de la parenté.” Gilbert Keith Chesterton (1874–1936) écrivain, journaliste, poète, illustrateur, apologiste catholique et biographe anglais Le monde comme il ne va pas, 1910
“Je crois en l'importance du fait religieux dans la vie de nos sociétés, peut-être encore plus aujourd'hui qu'hier.” Nicolas Sarkozy (1955) 6e président de la cinquième République Française Religions et laïcité
“je ne me nourris pas de soupe à la tortue et de vin de Tokay à cause de ma connaissance de la langue et du style de Richter et de Heine, alors que la classe gouvernante anglaise se nourrit, elle, de soupe à la tortue et de vin de Tokay pour incarner le passé dont elle est aussi ignorante que moi des verbes irréguliers allemands, et pour incarner les traditions religieuses de la Nation alors qu'elle n'en sait pas plus en théologie que moi en grammaire allemande.Voici la dernière insulte des fiers à l'endroit des humbles. Ils les gouvernent par la terreur souriante d'un ancien secret. Ils sourient et sourient, mais ils ont oublié le secret.” Gilbert Keith Chesterton (1874–1936) écrivain, journaliste, poète, illustrateur, apologiste catholique et biographe anglais Utopie des usuriers, 1917
“Une ancienne femme ou compagne qui demeure votre amie peut être souvent la meilleure sorte d'amie qui soit.” Barry Gifford (1946) Port Tropique, 1980
“La féodalité n'est qu'un système d'Esclaves et de Tyrans; ma patrie veut-être libre, ne peut plus rien conserver dans ce qui tient à ce système.” Gracchus Babeuf (1760–1797) homme politique et révolutionnaire français Sur la féodalité
“Malgré tout, c'est dans l'indifférence internationale que le pays a été envahi et soumis par la nouvelle Chine communiste de Mao Tse Toung, dès 1950. Il ne reste du Tibet que quelques lambeaux de son passé religieux, une langue dont les subtilités littéraires se perdent, une culture étouffée par une volonté politique, un territoire morcelé. Surtout peut-être, l'envahisseur est devenu un occupant omniprésent; Lhassa et la plupart des villes sont très majoritairement peuplées de Chinois. Quant aux Tibétains, héritiers d'un empire glorieux et d'une culture religieuse qui marqua profondément l'Asie continentale, ils survivent…” Laurent Deshayes (1959) historien français Citations concernant le Tibet
“Si l'écologie tient à jouer pleinement le rôle qui lui est confié par les vents historiques favorables, elle ne pourra faire l'économie d'une réflexion sérieuse sur le sacré, sur son éclipse, sur les conditions de son retour après la « mort de Dieu ». Il n'est pas question d'envisager ici l'apparition d'une religion nouvelle ni d'accorder des privilèges indus à tel ou tel culte existant. Le religieux ne se crée ni ne se ressuscite artificiellement. Il ne se décrète pas, mais il peut s'éveiller lorsque s'épuiseront les figures du nihilisme contemporain. La question la plus urgente, du point de vue écologiste, est de savoir comment renouer avec un très ancien sentiment que l'on pourrait qualifier de « cosmocivique » et qui est tout le contraire de l'indifférence cosmopolitique propre à la globalisation contemporaine. C'est peut-être en nous posant intensément une telle question qu'apparaîtront des éléments de réponse…” Jacques Marlaud (1944–2014) journaliste français
“Il est certain que deux peuples et deux langues ne communiqueront jamais ensemble avec autant de compréhension et d'intimité que deux individus qui ont en commun la nation et le langage. Mais ce n'est pas une raison pour renoncer à se comprendre et à refuser le dialogue. Entre personnes d'un même peuple et d'une même langue, il existe aussi des barrières qui empêchent une parfaite communication et une pleine compréhension réciproque : les barrières de la culture, de l'éducation, du talent, de l'individualité. On peut affirmer que tout homme sur terre peut en principe exprimer ses idées à n'importe quel autre, et l'on peut prétendre qu'il n'y a pas deux êtres au monde à qui il soit possible de communiquer entre eux et de se comprendre vraiment, totalement, intimement : les deux thèses sont aussi vraies l'une que l'autre.” Hermann Hesse (1877–1962) romancier, poète, peintre et essayiste allemand-suisse , 1943)