“Les Italiens, les Anglais et les peuples de la Scandinavie, ne voyaient que des Franks dans la Gaule; ils l’appelaient France, et ses habitants Francisques ou Français; les Germains, au contraire, réservant pour eux seuls le noble nom de Franks, s’obstinaient, dès le onzième siècle, à ne plus voir de Franks dans la Gaule, qu’ils nommaient dédaigneusement Wallonie, terre des Wallons ou des Welsches.” Augustin Thierry (1795–1856) historien français Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands, 1825
“La multiplication contre nature et de plus en plus rapide des faibles d'esprit et des malades psychiatriques, à laquelle s'ajoute une diminution constante des êtres supérieurs, économes et énergiques, constitue un danger pour la nation et pour la race qu'on ne saurait surestimer… Il me semble que la source qui alimente ce courant de folie” Winston Churchill (1874–1965) homme d'État britannique Correspondance
“Mourir sans laisser personne derrière soi, personne pour porter ton nom, ta lignée qui s’arrête avec toi.” Ousmane Sembène livre Les Bouts de bois de Dieu Les Bouts de bois de Dieu, 1960
“Frontière : en géographie politique, ligne imaginaire entre deux nations, séparant les droits imaginaires de l'une des droits imaginaires de l'autre.” Ambrose Bierce (1842–1914) écrivain et journaliste américain Issue du Dictionnaire du diable
“Dès qu’une langue a « coagulé » un peuple, tous les éléments « raciaux » de ce peuple se subordonnent à cette langue. C’est dans ce sens qu’on a dit : la langue fait le peuple” Onésime Reclus (1837–1916) géographe français lingua gentem facit
“[Le complexe] est un nœud d'énergie, nous dirions un réseau, à l'intérieur duquel la circulation de l'énergie rencontre une moindre résistance. Excité en un point, c'est toute l'énergie du réseau qui se précipite pour provoquer en ce point une réaction disproportionnée […]. Cela permet de comprendre le caractère tellement exagéré et absurde qui marque certaines réactions complexuelles — notamment observables dans la conduite hystérique.” Charles Baudouin (1893–1963) psychanalyste et écrivain franco-suisse L'Œuvre de Jung et la psychologie complexe, 1963, Discrimination
“Ces dernières siècles, les Européens, ils sont allés un peu partout, ils ont fondé des commerces un peu partout, ils ont volé un peu partout, ils ont creusé un peu partout, ils ont construit un peu partout, ils se sont reproduits un peu partout, ils ont colonisé un peu partout, et maintenant, ils s'offusqueraient qu'on vienne chez eux? Mais je n'en crois pas mes oreilles! Leur territoire, les Européens, ils sont venus l'agrandir chez nous sans vergogne, non? Ce sont eux qui ont commencé à déplacer les frontières. Maintenant, c'est notre tour à nous, va falloir qu'ils s'habituent, parce qu'on va tous venir chez eux, les Africains, les Arabes, les Latinos, les Asiatiques. Moi, à la différence d'eux, je ne traverse pas la frontière avec des armes, des soldats ou la noble mission de changer leur langue, leurs lois, leur religion.” Éric-Emmanuel Schmitt (1960) écrivain franco-belge
“Rester soi-même, avec l’énergie du désespoir et imposer son identité, peu importait laquelle d’ailleurs, jusqu’à la destruction totale du gène de la bêtise.” Ken Bugul (1947) écrivaine sénégalaise Riwan ou le Chemin de sable, 1999
“Il est très difficile de savoir où s’arrêter. C’est encore ce problème de la frontière : l’autre passe par votre vie, il faut accepter qu’il puisse en sortir aussi facilement qu’il y est entré.” Amélie Nothomb (1967) écrivaine belge, d'expression française Une Forme de Vie
“Le temps filant ne nous préserve en rien… le tournis nous enveloppe dès la conscience arrêtée sur le cumul des blocs de vie.” Loïc Decrauze (1969) Des Cyprès démesurés, 2006