“Dans un ordre d’idées très analogue, on peut se demander pourquoi l’on rencontre dans les polémiques religieuses tant de sottise et de mauvaise foi, et cela même chez des hommes qui autrement en sont exempts; c’est là un indice certain que, dans la plupart de ces polémiques, il y a une part de « péché contre l'Esprit ». Nul n’est répréhensible pour le seul fait d’attaquer, au nom de sa croyance, une tradition étrangère, s’il le fait par simple ignorance; mais lorsqu’il n’en est pas ainsi, l’homme sera coupable de blasphème, puisque, en outrageant la Vérité divine dans une forme étrangère, il ne fait en somme que profiter d'une occasion d’offenser Dieu sans devoir s’en faire un cas de conscience; c’est là, au fond, le secret du zèle grossier et impur déployé par ceux qui, au nom de leur conviction religieuse, consacrent leur vie à rendre odieuses des choses sacrées, ce qu'ils ne peuvent faire que moyennant des procédés méprisables.”

The Transcendent Unity of Religions

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
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métaphysicien, théologien et philosophe suisse 1907–1998

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“Nadine Morano a simplement cité des propos du Général de Gaulle. N’allons pas chercher des polémiques là où il n’y en a pas”

Nadine Morano (1963) personnalité politique française

La France, «pays judéo-chrétien de race blanche» septembre 2015, Réactions dans les rangs du FN

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“Ne jamais alimenter soi-même la polémique.”

Ian McEwan (1948) écrivain britannique

Solaire, 2010

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“[…] l’esprit occidental est presque entièrement d’essence chrétienne dans tout ce qu’il a de positif. Il n’est pas au pouvoir des hommes de se défaire, par leurs propres moyens, c’est-à-dire par de simples idéologies, d’une si profonde hérédité; leurs intelligences s’exercent selon des habitudes séculaires, même lorsqu’elles inventent des erreurs. On ne peut faire abstraction de cette formation intellectuelle et mentale, si diminuée soit-elle (1); s’il en est ainsi, et si le point de vue traditionnel subsiste inconsciemment même chez ceux qui estiment ne plus devoir se réclamer d’aucune tradition, ou chez ceux qui, par simple souci d’impartialité, veulent se placer en dehors du point de vue chrétien ou juif, comment pourrait-on supposer que les éléments constitutifs d’une autre tradition puissent être interprétés dans leur véritable sens? N’est-il pas frappant que les opinions courantes sur l’Islam par exemple, soient à peu près identiques chez la majorité des Occidentaux, qu’ils se disent chrétiens ou qu’ils se flattent de ne plus l’être? Les réserves qu’ils formulent à l’égard de l’Islam, — pour ne rien dire des cas d’ignorance pure et simple ou d’une hostilité franchement moderniste, — proviennent généralement beaucoup moins d’une juste appréciation des choses, qu’elles ne sont le fait d’une hérédité mentale et psychique, qui subsiste dans la pensée occidentale et qui souvent n’y est plus autre chose que le résidu de la vraie spiritualité chrétienne."
1. Les erreurs philosophiques elles-mêmes ne seraient pas concevables, si elles ne représentaient la négation de certaines vérités, et si ces négations n’étaient des réactions directes ou indirectes contre certaines limitations formelles de la tradition; on voit par là qu’aucune erreur, philosophique ou religieuse, ne peut prétendre à une parfaite indépendance et autonomie vis-à-vis de la tradition ou de la conception traditionnelle qu’elle rejette ou qu’elle défigure.

"Christianisme et Islam", in Etudes Traditionnelles numéro spécial Tradition islamique, 1934.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse
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“Une nouvelle génération, donc, subit simplement l'état de choses; elle ne se pose aucun vrai problème, et de la « libération » dont elle jouit, elle fait un usage à tous points de vue stupide. Quand cette jeunesse prétend qu'elle n'est pas comprise, la seule réponse à lui donner c'est qu'il n'y a justement rien à comprendre en elle, et que, s'il existait un ordre normal, il s'agirait uniquement de la remettre à sa place sans tarder, comme on fait avec les enfants, lorsque sa stupidité devient fatigante, envahissante et impertinente. Le soi-disant anticonformisme de certaines attitudes, abstraction faite de leur banalité, suit du reste une espèce de mode, de nouvelle convention, de sorte qu'il s'agit précisément du contraire d'une manifestation de liberté. Pour différents phénomènes envisagés par nous dans les pages précédentes, tels que par exemple le goût de la vulgarité et certaines formes nouvelles des mœurs, on peut se référer, dans l'ensemble, à cette jeunesse-là; en font partie les fanatiques des deux sexes pour les braillards, les « chanteurs » épileptiques, au moment où nous écrivons pour les séances collectives de marionnettes représentées par les ye-ye sessions, pour tel ou tel « disque à succès » et ainsi de suite, avec les comportements correspondants. L'absence, chez ceux-là, du sens du ridicule rend impossible d'exercer sur eux une influence quelconque, si bien qu'il faut les laisser à eux-mêmes et à leur stupidité et estimer que si par hasard apparaissent, chez ce type de jeunes, quelques aspects polémiques en ce qui concerne, par exemple, l'émancipation sexuelle des mineurs et le sens de la famille, cela n'a aucun relief. Les années passant, la nécessité, pour la plupart d'entre eux, de faire face aux problèmes matériels et économiques de la vie fera sans doute que cette jeunesse-là, devenue adulte, s'adaptera aux routines professionnelles, productives et sociales d'un monde comme le monde actuel; ce qui, d'ailleurs, la fera passer simplement d'une forme de nullité à une autre forme de nullité. Aucun problème digne de ce nom ne vient se poser.”

Julius Evola (1898–1974) philosophe italien

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