“Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment

Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes”

Alcools

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
Guillaume Apollinaire photo
Guillaume Apollinaire 33
poète français 1880–1918

Citations similaires

Georges Wolinski photo
Jacques Chessex photo
Victor Hugo photo
Monique Pinçon-Charlot photo
Yosa Buson photo

“Chaque pétale qui tombe
Vieillit
Les branches du prunier”

Yosa Buson (1716–1783)

Printemps

Corps expéditionnaire français en Italie photo
Marc Lévy photo
Anne Calife photo
Gabriele d'Annunzio photo

“C’est vous, Stelio, — dit-elle avec ce faible sourire qui voilait sa pensée, en dégageant doucement sa main de celle de son ami, — c’est vous maintenant qui voulez m’enivrer… Regardez! — s’écria-t-elle pour rompre le charme, en montrant du doigt une barque chargée qui venait lentement à leur rencontre.”

Regardez vos grenades !
Mais sa voix était émue.
Alors, dans le rêve crépusculaire, sur l’eau délicatement verte et argentée comme les jeunes feuilles du saule, ils regardèrent passer le bateau débordant de ces fruits emblématiques qui font penser à des choses riches et cachées, à des écrins en cuir vermeil surmontés de la couronne d’un roi donateur, les uns clos, les autres entr’ouverts sur les gemmes agglomérées.
Romans, Le Feu, 1900

Avec