Yasmina Khadra: Citations sur la vie (Page 2)

Yasmina Khadra est écrivain algérien. Explorez des citations intéressantes sur vie.
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“Chacun mène sa guerre sainte comme il l’entend. Si Faten est quelque part, inutile d’essayer de la rattraper. Elle est majeure et parfaitement libre de faire ce qu’elle veut de sa vie. Et de sa mort. Il n’y a pas deux poids et deux mesures, docteur.”

Quand on accepte de prendre les armes, on doit accepter que les autres en fassent autant. Chacun a droit à sa part de gloire. On ne choisit pas son destin, mais c’est bien de choisir sa fin. C’est une façon démocratique de dire merde à la fatalité.
L’Attentat, 2005

“Ça va changer quoi? Quelle plaie cautériser, quelle fracture rebouter?… Au fond de moi, je ne suis même pas sûr de vouloir remonter jusqu’à la racine de mon malheur. Certes, je n’ai pas peur d’en découdre, mais comment croiser le fer avec des fantômes. Ça crève les yeux que je ne fais pas le poids. Je ne connais rien aux gourous ni à leurs sbires. Toute ma vie, j’ai tourné opiniâtrement le dos aux diatribes des uns et aux agissements des autres, cramponné à mes ambitions tel un jockey à sa monture. J’ai renoncé à ma tribu, accepté de me séparer de ma mère, consenti concession sur concession pour ne me consacrer qu’à ma carrière de chirurgien; je n’avais pas le temps de m’intéresser aux traumatismes qui sapent les appels à la réconciliation de deux peuples élus qui ont choisi de faire la terre bénie de Dieu un champ d’horreur et de colère.”

Je ne me souviens pas d’avoir applaudi le combat des uns ou condamné celui des autres, leur trouvant à tous une attitude déraisonnable et navrante. Jamais je ne me suis senti impliqué, de quelque manière que ce soit, dans le conflit sanglant qui ne fait, en vérité, qu’opposer à huis clos les souffre-douleur aux boucs émissaires d’une Histoire scélérate toujours prête à récidiver. J’ai connu tant d’hostilités méprisables que le seul moyen de ne pas ressembler à ceux qui étaient derrière est de ne pas les pratiquer à mon tour. Entre tendre l’autre joue et rendre les coups, j’ai choisi de soulager les patients. J’exerce le plus noble métier des hommes et pour rien au monde je ne voudrais compromettre la fierté qu’il m’insuffle.
L’Attentat, 2005